Parler d’Aïcha, c’est parler d’une amie aux côtés de laquelle j’ai eu le privilège de vivre durant plus de dix-sept années.
Aïcha est née au sein de notre foyer un jour de Saint-Valentin. Elle faisait partie de la toute première portée née à la vie est belle. Sa petite bouille si inénarrable, sa personnalité si attachante m’ont touchée dès son plus jeune âge.
Aïcha et moi avons vécu ensemble durant toutes ces années une complicité, une connivence toutes particulières. Probablement que je ne vivrai jamais plus une telle relation! J’ai toujours dit d’Aïcha qu’elle était ma petite perle. Une perle de très grand prix assurément, une perle extrêmement rare.
Aïcha était une petite Havanaise indépendante, douce, discrète, volontaire. Elle savait interagir au sein de sa meute au bon moment, de la bonne façon, sans faire de bruit, de manière efficace.
Parler d’Aïcha, c’est parler d’un être particulièrement cher qui, une fois la vieillesse installée, a peu à peu perdu ses facultés. Jusqu’au jour où, l’aimer a signifié lui lâcher cette patte si tendre tenue depuis si longtemps.
Aujourd’hui Aïcha n’est plus que là dans mon coeur, dans mes souvenirs, sur des photos, des vidéos.
C’est si étrange d’aimer profondément durant des années. Et soudain “l’objet” de cet amour disparaît, et nous aimons… dans le vide!? Quel étrange phénomène que la mort pour les vivants aimant!…