Canicule quand tu nous tiens, le temps semble s’arrêter. Ta chaleur nous étreint, nous submerge, telle une vague spectaculaire. Nous soupirons après la fraîcheur de la nuit, et voilà que là aussi, tu es présente, tenace, insistante, étouffante.
Quand un tonitruant orage vient s’imposer à toi, tu relâches quelques heures durant ton emprise, concédant quelques degrés à ton adversaire, pour les reprendre ensuite avec cette frénésie qui te caractérise si bien.
Nos lutins aussi sont victimes de ton emprise. Ils n’ont pas de mots humains pour l’exprimer. Leur langue pendante et leur respiration haletante le signifient. Quand tu t’imposes à eux, ils se réfugient aux endroits où ton accès est le plus difficile, où un semblant de fraîcheur semble accessible. Le ventilateur, l’eau fraîche, les dalles du corridor, leur sont d’un grand bienfait. Cet astre du jour qui est habituellement leur ami, leur bienfaiteur, se transforme en ennemi en ta présence. Cette présence si pesante, si assommante, si neutralisante.